"Je vous souhaite d'être follement aimée" (André Breton)
C'est en faisant n'importe quoi qu'on vit l'amour fou. Oser goûter chaque seconde, qui peut faire chavirer une vie d'un extrême à l'autre, imprévisible, indomptable. Cali à la rencontre de cette vie qui est une truite arc en ciel qui nage dans son coeur.
Savoir vivre les émotions difficiles, se laisser fouetter par toute la violence des ressentis, quels qu'ils soient. Le Tantrisme dans cet excellent ouvrage de Fabrice Midal m'invite à jouer toutes le touches du Grand Clavier de l'existence, oser jouer les sons graves, aigüs avec toutes les émotions qu'ils portent en eux. A supporter ce feu, cette incandescence, avec tout mon moi, et en toute confiance de ce qui sera aussi au-delà de l'expérience immanente.
La découverte inopinée de mon thème astral, imprévisible réponse à improbable question... Découvrir ce que ça peut comporter, "l'amour de l'Autre". Quelle belle mission, je la fais mienne.
L'amour fou (Cali)
Je dois enlacer, je dois embrasser
Même vite, même dans le noir
Toujours si difficile de trouver
Un autre noyé, un autre désespoir
N’y a-t-il donc personne qui ait besoin de moi
De ma chaleur
De me serrer trop fort
De me lécher les joues
De me lécher les lèvres
De me lécher la peau
De m’aimer à la mort
Personne, personne, personne
Ne vit sans l’amour fou
Personne, personne, personne
Ne vit sans l’amour fou
J’ai besoin de tenir
Et couver une main
D’embrasser des paupières
Sans amour je suis rien
Je cherche une solitude
M’étouffer dans des bras
J’ai besoin de brûler
De vivre une dernière fois
Si je n’ai plus droit à tout ça
Abattez-moi
Abattez-moi comme un chien
Si je n’ai plus droit à tout ça
Abattez-moi
Abattez-moi comme un chien
Personne, personne, personne
Ne vit sans l’amour fou
Personne, personne, personne
Ne vit sans l’amour fou
Au fond d’un cinéma
A l’arrière d’une voiture
Mon cœur doit battre, battre, battre
Suis-je le seul noyé
Le seul désespéré
Je veux tout, tout, tout
Recommencer
Connaître à nouveau la peur des tout débuts
Au tout début, oh c’était bien
Si je n’ai plus droit à tout ça
Abattez-moi
Abattez-moi comme un chien
Personne, personne, personne
Ne vit sans l’amour fou
Personne, personne, personne
Ne vit sans l’amour fou
J’ai aimé le sourire que tu portais
Quand tu venais me voir à la sauvette
Tu te souviens, dis
Entre deux portes, entre deux mensonges
Tu te souviens, dis
Un homme te vouait l’amour désespéré
Et puis un autre, pour une fois j’étais l’autre
Tu te souviens, dis
J’ai aimé la jeune fille qui nous tenait la main
Tu te souviens, dis
Tout en haut de nos 16 ans
Tout en haut de Fillols
Elle attendait le baiser de ses amoureux
Et sous son kilt trop court
Ses fesses qui hurlaient
Comme un cadeau de dieu
Et puis toutes ces promesses
A toi, à moi, à tous les deux
Tu te souviens, dis
Personne, personne, personne
Ne vit sans l’amour fou
Personne, personne, personne
Ne vit sans l’amour fou
Et donc aussi, André Breton :
"Le 10 avril 1934, en pleine occultation de Vénus par la lune (ce phénomène ne devait se produire qu'une seule fois dans l'année), je déjeunais dans un petit restaurant situé assez désagréablement à côté d'un cimetière. Il faut, pour s'y rendre, passer sans enthousiasme devant plusieurs étalages de fleurs. Mais j'observais, n'ayant rien de mieux à faire, la vie charmante de ce lieu. Le soir le patron "qui fait cuisine" regagne son domicile à motocyclette. Les ouvriers semblent faire honneur à la nourriture. Le plongeur, vraiment très beau, d'aspect très intelligent, discute de choses apparemment sérieuses avec les clients. La servante est assez jolie : poétique plutôt.
Le 10 avril 1934, elle portait, sur un col blanc à pois espacés rouge fort en harmonie avec sa robe noire une très fine chaîne retenant trois gouttes claires, gouttes rondes sur lesquelles se détachait à la base un croissant de même substance pareillement serti. J'appréciai une fois de plus, infiniment, la coïncidence de ce bijou et de cette éclipse. Comme je cherchais à situer cette jeune femme, en la circonstance si bien inspirée, la voix du plongeur : "Ici, l'Ondine" et la réponse exquise, enfantine, à peine soupirée, parfaite : "Ah ! Oui, on le fait ici, l'on dîne !" Est-il plus touchante scène ? Je me le demandais hier encore, en écoutant les artistes de l'atelier massacrer une pièce de John Ford.
La beauté convulsive sera érotique-voilée, explosante-fixe, magique-circonstancielle ou ne sera pas."