On monte d'un cran
pour cette très belle course qui débute à Suen (Valais) et qui monte à la Becca di Lovegno. On se fait d'emblée doubler dans le début raide de la forêt au dessus du village : trois mecs et une nana en tenue de course et des skis archi légers nous font sentir un peu comme les Dupond et Dupont au volant de leur voiture dans le désert. On ne se laisse pourtant pas démonter, et notre pas soutenu nous fait traverser des pentes et forêts de mélèzes. Très beau tout cela, mais chaud chaud lorsqu'on rencontre le soleil.
L'altitude fait céder la forêt abruptement. Nous sommes entourés encore une fois d'un panorama spectaculaire : Dent Blanche, Mont..... Comme la trace est assez raide, je n'ai pas trop le loisir de contempler tout cela, d'autant qu'on s'arrête juste un bref instant pour boire un coup et avaler un morceau. L'avantage, c'est que nous gagnons vite en altitude. Nous passons devant une minuscule bergerie avec panneau solaire, svp. il faut ce qu'il faut !
Nous voyons les coureurs qui ont apparemment déjà atteint le sommet et en sont redescendus. Petite consolation : leur avancée n'a pas aussi spectaculaire que l'on pouvait croire au départ. Bonne perf malgré tout car je suis pas mal au taquet. C'est là une véritable ambiance de Haute Montagne, plus encore qu'à la dernière course.
Le sommet est contourné par une traversée d'une combe qui me paraît un peu suspecte au niveau des avalanches, mais comme la neige est déjà tassée, que la trace est bonne et que la pente ne fait pas plus de 30°. Un détail mignon : un skieur précédent a laissé une trace en serpentant dans la neige - qui a aidé un petit lapin à descendre plus confortablement. Nous voyons l'emprunte de ses pattes suivre fidèlement la trace du skieur.
En revanche, sous le sommet, toutes les traces de skieurs s'arrêtent. Tout le monde a fait demi tour, même les coureurs, sans gravir l'arrête sommitale. Nous faisons un dépôt de skis - il fait un vent glacial, au moins monter nous permet de maintenir la chaleur. Et le sommet n'est finalement pas aussi loin qu'on ne pourrait le croire.
Sans traîner, nous entamons la redescente à pied, puis rangeons les peaux, et hop, sur les skis dans la poudreuse. Toute la descente est assez géniale, sauf que je me casse la figure un moment pour ressembler à un Yeti en réemergeant de la neige. C'est dans la forêt que ça se gâte véritablement pour moi... si ce n'était pas de l'entraînement pour des courses techniquement plus dures, je me dirais que je serais vachement mieux sur une piste, tout de même.
Quand nous arrivons au village, il y a un véritable sentiment d'exaltation qui nous traverse. C'était classe comme course, et nous étions assez en forme: 3h45 pour 1400m de dénivelés aller-retour. Les projets pour le lendemain sont déjà en gestation !!
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